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Déclaration de la

Canonisation de RAFQA

le 10 juin 2001

Déclaration de la canonisation (mardi 13 mars 2001)

Rafqa: La dignité du malade et des personnes handicapées (vendredi 08 juin 2001)

Première sainte Maronite, Entretien avec le Cardinal Sfeir (vendredi 08 juin 2001)

12 000 personnes pour la canonisation de Rafqa au Vatican (l'Orient le Jour, samedi 09 juin 2001)

 

Déclaration de la canonisation (mardi 13 mars 2001)

(ZENIT.org) - Le pape Jean-Paul II a annoncé ce matin lors d'un consistoire ordinaire public qu'il présiderait deux célébrations pour 9 canonisations, les dimanches 10 juin 2001 et 25 novembre 2001.

A la suite du vote des cardinaux réunis autour du pape Jean-Paul II en consistoire ordinaire public, le pape a en effet signé les décrets de canonisation de 9 bienheureux.

C'était le premier consistoire des nouveaux cardinaux créés le 21 février dernier. Le consistoire s'est tenu au Palais apostolique, en la salle du consistoire, en présence d'autres personnalités religieuses et civiles.

Le dimanche 10 juin, Jean-Paul II canonisera cinq bienheureux:

  • Bx P. Luigi Scrosoppi (1804-1884), prêtre italien et religieux de l'Oratoire de S. Philippe Néri, et fondateur de la Congrégation des Soeurs de la Providence de S. Gaétan de Thienne

  • Bx P. Agostino Roscelli (1818-1902), prêtre italien et fondateur de la Congrégation des Soeurs de l'Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie

  • Bx fr Bernardo da Corleone (du nom de la ville où il a vécu, selon la tradition franciscaine), au siècle, Filippo Latino (et non Latini comme nous avions écrit le 8 mars) (1605-1667), religieux Capucin italien, ancien spadassin de Palerme,

  • Bse Teresa Eustochio (au siècle, Ignatia Verzeri) (1801-1852), vierge et fondatrice italienne de l'Institut des Filles du Coeur sacré de Jésus

  • Rébecca (1832-1914), (au siècle Pierrette Ar-Rayès), moniale de l'Ordre Libanais Maronite.

 

Rafqa Ar-Rayes: La dignité du malade et des personnes handicapées

CITE DU VATICAN, Vendredi 8 juin 2001 (ZENIT.org) - De nombreux pèlerins sont venus du Liban à l'occasion de la canonisation de la Bienheureuse Rafqa (Rébecca) Pierette Chosoq Ar-Rayes (1843-1914). Vierge, moniale de l'Ordre Libanais Maronite, elle vécut humblement au sein de son couvent au Liban. Elle est décédée à l'âge de 82 ans, alors qu'elle était aveugle et presque complètement paralysée depuis 30 ans. C'est la première femme libanaise des temps modernes à être donnée en modèle à l'Eglise universelle: un témoignage rendu à la dignité du malade et des personnes âgées, et à la fécondité spirituelle de la souffrance vécue en union au Christ.

 

Première sainte Maronite, Entretien avec le Cardinal Nasrallah Sfeir

CITE DU VATICAN, Vendredi 8 juin 2001 (ZENIT.org) - " La vie de la première Sainte libanaise reflète celle de sa communauté maronite, caractérisée par la souffrance et la douleur, et nous invite à surmonter les difficultés actuelles ". Fides rapporte ce propos du Cardinal Nasrallah Pierre Sfeir (81 ans), Patriarche d’Antioche des Maronites, à la veille de la canonisation de la Bienheureuse Rafqa Pietra Choboq Ar Rayès. Voici l'entretien accordé par le cardinal à Fides.

 
--Quel enseignement offre aux chrétiens libanais l’expérience de la nouvelle Sainte ?

--La vie de Rafqa reflète celle de sa communauté maronite. Elle est en effet la Sainte de la souffrance et de la douleur. Les Libanais, qui nourrissent une vénération particulière pour sainte Rita, ont trouvé en elle les mêmes valeurs, c’est-à-dire un exemple de la découverte de la valeur salvifique de la souffrance partagée avec le Christ, par une créature fragile.
Rafqa a connu de nombreuses tribulations dans sa vie, comme par exemple, sa présence
aux massacres du Chouf en 1860, et a souffert à plusieurs reprises de l’exode forcé d’une région à une autre. Ce sont là des expériences que les Libanais ont vécues au cours des dernières années : et cela les pousse à trouver dans la sainteté de Rafqa un encouragement pour surmonter avec confiance les conditions difficiles de vie, selon l’invitation faite par saint Paul à offrir, à l’exemple du Christ, nos souffrances pour le salut du monde.

 

--Il y a quatre ans, le Pape a remis son Exhortation post-synodale " Une espérance nouvelle pour le Liban ". A quel point en est l’Eglise du Liban dans son application ?

--Le fait même de consacrer un Synode spécial au Liban reflète une sollicitude particulière du Pape envers notre Pays. A l’instar de tout autre Synode, il faut du temps pour parvenir à l’application de toutes les indications fournies par l’Exhortation. Durant les travaux du Synode déjà, l’Eglise avait étudié avec une grande profondeur les différentes questions, qui vont des questions pastorales aux questions sociales et politiques. Dans l’Eglise maronite, une Commission spécifique formée de quatre Evêques et de deux Supérieurs généraux est actuellement chargée de donner régulièrement des informations sur l’application de l’Exhortation, et de fournir, par l’intermédiaire d’un bulletin, les conseils et les orientations à tous les Evêques et supérieurs généraux, et en y faisant entrer également les autres communautés catholiques du Liban.

 

--Et comment ces conseils se sont-ils traduits dans la pratique ?

--Avant tout dans un changement de mentalité. Depuis les plus hautes autorités religieuses jusqu’aux laïcs. L’Eglise est par exemple occupée actuellement à soulager les difficultés pratiques rencontrées par les fidèles, avec des donations de terrains pour la construction de nouveaux appartements qui soient à la portée des jeunes couples. Au plan pastoral, la participation des fidèles est très étendue ; toutes les homélies, toutes les réunions des prêtres et toutes les rencontres bibliques ont été centrées, ces quatre dernières années, sur des questions traitées dans l’Exhortation. Je comprends que les gens veulent arriver, et tout de suite, à l’application intégrale, et qu’ils attendent des changements au plan social, au plan des hôpitaux et des écoles ; mais il faudra encore du temps. Notre Pays traverse une période particulièrement difficile de son histoire, au plan socio-économique, mais surtout au plan politique.

 

--Le retrait, il y a un an, de l’armée israélienne du Sud du Liban n’a pas apporté une détente dans la situation intérieure. Comment voyez-vous l’avenir des chrétiens du Liban ?

-Il est hors de doute que le Liban n’appartient pas à une seule communauté religieuse, mais à tous ses enfants. La situation au Liban est étroitement liée à celle du Moyen Orient, et, en conséquence, nous ne pourrons jamais concevoir une paix parfaite au Liban sans voir régner tout d’abord la paix dans toute la région. Un exemple de cette interdépendance est bien le problème des réfugiés palestiniens qui résident en partie sur le territoire du Liban.

 

--Ces derniers mois, vous avez adopté une position dure vis-à-vis de la présence de l’armée syrienne au Liban&ldots;

-Nous avons tout simplement demandé l’application d’un Accord qui fait partie de la Constitution libanaise. Nous sommes toujours favorables à l’instauration de relations équilibrées et de très grande collaboration entre le Liban et la Syrie ; mais cela suppose que chacun soit tout d’abord souverain chez lui. L’Eglise n’a aucune intention de se substituer aux hommes politiques. Le problème, c’est que nous avons une classe politique qui a renoncé à ses propres devoirs en confiant à des tiers les rênes du pays.

 

12 000 personnes pour la canonisation de Rafqa au Vatican

Rome - de notre envoyée spéciale Suzanne BAAKLINI

Le Vatican se prépare à la canonisation, dimanche, de cinq nouveaux saints, dont Rafqa du Liban, au cours d’une cérémonie présidée par le pape Jean-Paul II. Alors que les festivités pour la canonisation de la bienheureuse Rafqa commencent aujourd’hui, les officiels libanais et les fidèles ont continué à affluer dans la capitale italienne pour participer à cet événement si important dans l’histoire du pays. Selon le postulateur de la future sainte, le père Paul Azzi, «8 000 cartes d’invitation ont déjà été distribuées, mais nous nous attendons à la présence de 12 mille personnes». Selon le père Azzi, des groupes considérables de Libanais arrivent non seulement du Liban, mais aussi des Etats-Unis d’Australie de France, de Grande-Bretagne, du Venezuela, du Brésil, d’Argentine, et d’Afrique du Sud. Hier, le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, est arrivé à dix heures à l’aéroport de Rome, où il a été reçu par l’ambassadeur du Liban Fouad Aoun, ainsi que par un grand nombre d’évêques. Il s’est aussitôt rendu au couvent Saint-Antoine de l’ordre maronite mariamite à Rome où il doit résider durant son séjour.

A son arrivée, il a prononcé une allocution dans laquelle il a considéré que la canonisation de la bienheureuse Rafqa est un grand événement, «cette sœur qui a tant souffert et qui avait appelé cette souffrance de ses vœux la supportant avec joie, sachant que tout cela avait un sens».

Il a poursuivi : «La canonisation de cette nouvelle sainte est un signe de Dieu, qui devrait nous inciter, nous autres Libanais, et particulièrement chrétiens, à ne pas perdre espoir, aussi grandes que soient les catastrophes et aussi dures les épreuves. Dieu existe, il s’occupe de son peuple, il s’occupe de nous et nous pouvons compter sur lui, mais nous devons aussi nous aider pour que le ciel nous aide, comme dit l’adage».

Le patriarche Sfeir a ajouté qu’il fallait garder la foi et il a demandé à Dieu que «les souffrances des Libanais aboutissent à la paix et à la liberté».

Par ailleurs, la présence des officiels sera importante au cours des festivités. Mme Andrée Lahoud, épouse du chef de l’Etat, le représentera au cours de la canonisation. Elle est arrivée hier à la tête d’une délégation officielle ainsi que les députés Boutros Harb, Sayed Akl et Abbas Hachem, représentant la Chambre, et le député Pierre Hélou, représentant le Premier ministre Rafic Hariri.

 

Présence des miraculés

A la cérémonie de canonisation dimanche, le pape Jean-Paul II sera assisté, pour chaque saint, de huit prélats comme l’explique le père Azzi. Pour le Liban, il s’agira entre autres du patriarche Sfeir, du président de l’ordre maronite libanais Athanasios Jalkh et de plusieurs évêques. A 9h15, sur la place Saint-Pierre, les biographies des saints (une voix d’homme et une voix de femme pour chacun) seront lues en plusieurs langues.

A 10h, le pape commencera le rite de proclamation de la sainteté, appelé «cérémonie pour écrire les bienheureux sur la liste des saints». Ce rite débute en fait par une demande officielle de canonisation par le préfet de la Congrégation des causes des saints, Mgr José Martins Saraeva, au nom de l’Eglise.

Au cours de la cérémonie, des cadeaux seront offerts au saint-père : six habits brodés confectionnés à l’ouvroir de Jrebta où sSainte Rafqa a vécu ses dernières années. Ils seront offerts par la mère supérieure Mélanie Massoud. Un tapis spécialement conçu pour le pape lui sera offert par la famille Rayess (dont est issue sainte Rafqa). Un troisième cadeau a été préparé par l’ingénieur Raymond Semaan : un plat en or à l’effigie de sainte Rafqa et du pape.

Les personnes guéries miraculeusement par l’intervention de la nouvelle sainte seront évidemment présentes.

Il y aura notamment Céline Rbeiz, la jeune fille sauvée d’une mort certaine à deux ans, alors qu’elle souffrait d’un cancer. Le miracle dont elle a fait l’objet a été particulièrement retenu dans le dossier de canonisation. Faridé Saadé, une autre miraculée alors qu’elle avait contracté un cancer du colon, participera aussi à la cérémonie.

D’autre part, comme premier hommage à sainte Rafqa, la mère supérieure des religieuses maronite Marie-Claude Eid marchera à la tête d’une procession, portant une relique de la sainte et suivie de plusieurs autres religieuses tenant bougies et fleurs.

Enfin, à midi, le pape fera une seconde apparition et adressera aux Libanais ses félicitations. Un concert donné par la chorale de l’Université Saint-Esprit de Kaslik sera donné ensuite place Saint-Pierre.

Il faut noter qu’aujourd’hui une messe sera célébrée par Mgr Jalkh à 18h en la basilique Sainte-Marie-Majeure, suivie d’une procession d’une relique de la sainte, présidée par le cardinal Sfeir.

Les bienheureux qui seront canonisés demain font partie des quelque 500 saints proclamés par Jean-Paul II durant son pontificat.

 

Andrée Lahoud à Rome : « Le Liban demeure la patrie de la sainteté »

A son arrivée à Rome pour les cérémonies de canonisation de la bienheureuse Rafqa, la Première dame du Liban, Mme Andrée Lahoud, a fait la déclaration suivante :

«Il m’est un grand plaisir de participer, dès aujourd’hui, aux cérémonies liturgiques et religieuses que connaîtra la cité du Vatican, à l’occasion de la canonisation de la bienheureuse Libanaise sœur Rafqa Rayess de Himlaya.

«C’est une occasion d’une importance cruciale, à laquelle je me joins aux Libanais, de toutes les communautés, venus à Rome pour participer à cette grande source de joie, notamment en ces circonstances difficiles et graves que traversent le Liban et la région.

«L’importance de cette occasion réside, certes, dans l’assurance que pour le ciel, le Liban demeure la patrie de la sainteté et ce, depuis l’aube de la chrétienté jusqu’à nos jours. Davantage, c’est là un témoignage adressé aux Libanais et au monde de la mission séculaire de cette patrie qui, à l’aube du troisième millénaire, cherche les voies de sa reconstruction sur les bases de ses valeurs communes.

«Ma présence constituera, également, une occasion de remercier sa sainteté le pape Jean-Paul II pour son attention particulière et permanente à l’égard du Liban, d’autant plus qu’il fut le premier à le qualifier de “pays message pour l’Orient et l’Occident”, lui consacrant un synode spécial et une exhortation apostolique au nom de l’Eglise universelle.

«En ces temps forts de prière, nous ne pourrons qu’implorer les grâces divines, par l’intercession de la nouvelle sainte. Fasse que sa prière garde notre patrie et notre peuple, et nous délivre des tentations de l’avenir, pour que perdure notre message au service de l’humanité en crise et des terres qui recherchent leur identité».

 

Sfeir : « Dans la vie de Rafqa, le reflet des souffrances de sa communauté&ldots; »

«La vie de la première sainte libanaise reflète celle de sa communauté maronite, caractérisée par la souffrance et la douleur, et nous invite à surmonter les difficultés actuelles». C’est le commentaire donné à l’agence vaticane Fides par le cardinal Nasrallah Sfeir, à la veille de la canonisation de la bienheureuse Rafqa Rayess.

«Rafqa a connu de nombreuses tribulations dans sa vie, a souligné le cardinal, comme, par exemple, sa présence aux massacres du Chouf en 1860, et a souffert à plusieurs reprises de l’exode forcé d’une région à une autre».

«Ce sont là, a-t-il ajouté, des expériences que les Libanais ont vécues au cours des dernières années : et cela les pousse à trouver dans la sainteté de Rafqa un encouragement pour surmonter avec confiance les conditions difficiles de vie, selon l’invitation faite par saint Paul à offrir, à l’exemple du Christ, nos souffrances pour le salut du monde».